Achète ta liberté
Le capitalisme ne détruit pas le désir, il le capture. Il transforme chaque pulsion vitale en vecteur de consommation. Tu veux être libre ? Achète une moto. Singulier ? Achète une personnalité. Te réaliser ? Achète une formation, un coaching, un abonnement premium à ta propre existence.
Mark Fisher parlait de ce réalisme capitaliste, ce moment où on ne peut plus imaginer d'alternative. Le désir colonisé jusqu'à la racine. On ne désire plus quelque chose, mais l'image de quelque chose. L'amour devient une expérience optimisable, swipable, instagrammable, racontable.
Byung-Chul Han décrivait cette auto-exploitation volontaire. On se contraint soi-même en pensant s'émanciper. L'entrepreneur de soi, patron et esclave à la fois. Plus d'extérieur. Plus de repos qui ne soit "mérité". Plus de désir hors logique marchande.
Retrouver un désir propre implique peut-être d'accepter qu'il soit improductif, non-optimisable, incompréhensible par le marché. Désirer sans ROI.
Mark Fisher (2009)." Réalisme capitaliste"
Byung-Chul Han (2010)."La Société de la fatigue 2010"